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meslivres
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c'est tea time : on se pose et on lit ;) Et surtout : on donne son avis!!
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
10.05.2011
Dernière mise à jour :
04.02.2015
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J'avais prévue d'écrire un petit livre sur mémé pour le Sulky et ses habitués, une sorte de souvenir pleins d'images que l'on pourrait partager autours d'un verre amicale. Cela m'en faisait du boulot ! Mais je sentais que je pouvais soulever la terre entière.
Esteban approuva l'idée et s'excusa d'avance de ne pas pouvoir manifester un quelconque enthousiasme pour le moment. Je me sentis tout à coup très bête de papillonner comme s'il s'agissait d'une joyeuse nouvelle et m'empressais d'expliquer à Esteban que je m'évertuais de réagir comme mémé me l'avait appris. Esteban sourit.
-Je sais bien ma Nanoue, elle n'aurait pas aimé que je fasse toutes ses manières!...
-Tu fais comme tu peux Esteban, nous faisons tous comme nous pouvons. Ne crois pas que je ne suis pas morte de chagrin à l'intérieur, cela me brûle et se tortille,je n'imagine pas pouvoir avaler quelque chose avant un bon moment. J'ai un noeud dans la gorge, énorme et douloureux. Tout comme toi. Mais je tiens à lui rendre un hommage de bonne.htm">bonne humeur, autant que possible!
-Je suis bien heureux que tu sois arrivé si vite. Tu vois Emmanuelle, je me sens déjà plus léger! Ce qui hantait ce pauvre Esteban c'était cette foutue société à partager et puis, pire encore pour lui : trier les affaires de mémé et ranger son antre. Il y a une chose sur laquelle j'allais me montrer intraitable : tous ses déguisements! Elle en avait toute une collections, fabriqués à la main, très sophistiquées et elle nous avait tant fait rire avec, que l'idée de m'en séparer me soulevait le coeur.
Je n'avais rien dit à Esteban, rien demandé mais je compris vite où il m'emmenait. Je connaissais le coin comme le fond de ma poche droite et je reconnaissais sans mal le chemin du funérarium.
« Je me doute que u veux lui dire adieux... »
Et c'est là, malgré toute ma bonne.htm">bonne volonté que le souvenir de son rire à elle me fit monter les larmes aux yeux. J'éclatais soudainement en pleurs, m'excusant auprès d'Esteban de craquer de la sorte. J'avais réussi tenir jusque là! « Laisse sortir petite, ça passera avec le temps. »
Il n'avait pas fallut grand chose pour que ce flot de larmes s'écoule sans discontinuer. J'en fut la première surprise, subitement son souvenir m'écrasait et je la pleurais, la tête dans mes mains. Je pleurai sa perte et son absence déjà envahissante.
J'avais couvert des pays en guerre pour le journal, et des morts j'en avais vu des centaines, mais on ne s'habitue jamais. Jamais.
Tout aussi subitement, mes larmes s'arrêtèrent et je ressenti le besoin énorme de crier, là, pour tout sortir. Je ne pouvais pas faire peur à Esteban aussi je me promis d'aller le lendemain dans la forêt des quatre vallons pour expulser ma colère et crier à l'injustice!
Pour ne pas alimenter la peine et la solitude d'Esteban, je repris mes esprits le plus vite possible et me sentis enfin prête pour un Adieu.
Quand je vis ma mémé, je l'ai trouvé magnifique et je m'attendais presque qu'elle se mette à rire. Je regrettais qu'on ne l'ai pas habillée de son costume de majorette, son préféré. Non, elle avait le tailleur acheté pour fêter mon diplôme de journaliste. Je pris le temps de lui raconter mon dernier reportage en Sicile et lui passa le « bonjour » d'Alexandre. Puis je m'en alla. Tout se passait bien, encore une fois,elle m'avait donner sa joie et sa force.
2.Toute la famille débarquait le Vendredi soir. Il nous fallut une sacrée organisation avec Esteban pour organiser les funérailles et en même temps s'occuper du Sulky. Mais combien ont ils été nombreux à nous aider, proposant de ci de là des couchages douillets pour la famille qui débarquait en masse de plus en plus impressionnante! Les voisins venaient présenter leurs condoléances en soulignant chaque fois combien mémé allait leur manquer. Chacun à leur façon manifestait tristesse et nostalgie, mais tous étaient volontaires pour lui rendre un dernier hommage. Franky et René décidèrent de décorer la salle du bar pour le pot après l'enterrement. Ils apportèrent tout ce qui pouvait égayer la salle, des guirlandes lumineuses de Noël et rajoutèrent tout le reste de boules et de paillettes sur le comptoir. Heureusement, Anita, une des rares femmes à fréquenter l'endroit, apporta sa touche féminine avec d'énormes bouquets de roses de toutes les sortes. Nous étions au mois de Mai. Le 5 Mai. On improvisa des vases avec des pichets et Anita recouvrit l'ensemble des tables de paillettes couleur or. Moi même, je fabriquait une grande banderole avec inscrit « Vive Philomène! ». André du m'aider pour l'accrocher, il était si grand malgré son âge avancé, pour ne pas avoir besoin d'un tabouret ou quelque échelle ! Je savais que mémé avait un petit faible pour André mais elle avait juré fidélité à son époux et ça, c'était sacré. N'empêche je la voyais bien lui tourner autours et lui offrir des coups à boire. C'est une histoire qui remonte à dix ans et André est devenue mon modèle de patience!
Ce brave André n'arrêtait pas de pleurer, la dernière fois qu'il l'avait vue c'était avant hier, le jour où le SAMU est venue la chercher sur un brancard : infarctus.
Esteban m'a raconté cet adorable rituel qui les avait fait tenir en se tournant autours si longtemps : quand André entrait dans le bar il baisait la main de ma grand mère et, régulièrement lui offrait des chocolats, des fleurs, etc.
Tout était prêt quand la famille arriva. Tous étaient bluffés par nos efforts de décoration. Il se faisait tard et il fallut dispatcher ce petit monde à l'étage entre matelas gonflable et couvertures. Maman et moi dormiront ensemble, dans cette chambre de jeune fille. Plus tard, dans la nuit, je l'entendais qui sanglotait aussi discrètement que possible et je m'en voulais presque de ne pas être plus malheureuse.
Je ne saurai comment dire : dans ma tête, mémé n'était pas morte et ne mourait jamais. Nous étions tous serrés comme des sardines, seule la chambre de mémé restait vide et spacieuse. Personne n'avait eu le courage d'affronter de face son petit univers. Car mémé ne faisait pas que se déguiser en majorette, elle était fascinée par le monde des fées et des lutins et elle avait transformé sa chambre en un véritable musée. Elle avait fabriqué une bonne.htm">bonne centaine de fées, accrochées de ci de là sur les murs, au plafond, assises sur la table de nuit, allongées sur la commode. Elle avait également deux énormes plantes dans sa chambre dans lesquelles elle avait caché des lutins. Ses rideaux étaient couleur or avec des milliers de petites étoiles brillantes. Et encore, tout ce spectacle était la partie visible mais les placards encastrés dans le mur étaient restés son jardin plus que secret!
Le lendemain, ce fut la course dans la salle de bains et, comme de bien entendu, Anthony attendit que ce soit mon tour pour débarquer dans notre vieille 205 rouge! Du coup, il m'attendit sagement au bar avant que je ne réapparraisse dans mon tailleurs noir, strict au possible et mes talons hauts. Dans ma poche, j'avais caché une des fées, la préférée de mémé pour qu'elles fassent le voyage ensemble. Mémé aurait détesté mon tailleur, à l'inverse Anthony me souleva du sol pour m'embrasser en me faisant virevolter : « c'est superbe ce que vous avez fait comme deco! » Je ressenti un mélange de nostalgie et de fierté, de joie et de vide.
L'enterrement se déroula parfaitement, avec une foule impressionnante et tous s'interrogeait de l'avenir du Sulky ! Ils me dévisageaient de la tête aux pieds et je leur rendait leurs sourires en leur promettant de ne pas s inquiéter de ça maintenant!
Évidemment, j'eus droit à ma part de condoléances : « Si tu savais ce qu'elle était fière de toi! Journaliste qu'elle disait, elle a déjà fait le tour de la terre! C'est vrai? » Et oui, c'était vrai. Et d'ailleurs, en regardant Anthony je ressenti le besoin évident de poser enfin mes bagages quelque part...
Ce fut ça, les adieux à mémé.
A notre retour, il a fallut passer aux choses « sérieuses », des choses que mémé aurait préféré éviter mais qu'elle avait bien prévu avec Esteban. Ces questions d'héritages sont toujours des sources d'ennui et de fâcheries dans les familles et mémé ne s'était pas donné toute cette peine pour voir la famille se chamailler pour une gourmette en plaqué or!
Évidemment, le bar revenait à Esteban, il était encore assez vaillant et il fut décidé qu'il emploierait quelqu'un pour l'aider. Mémé avait laissé quelques instructions à ce sujet : pas une jeune fille trop belle, elle se laisserait trop distraire pour faire du bon boulot ; pas quelqu'un d'assez gourmand pour finir les assiettes des clients et pas non plus d'un monsieur ou d'une madame catastrophe qui passerait son temps à s'excuser de ses bêtises. Pour le reste elle lui indiquait bien qu'il était dorénavant le chef mais qu'elle veillerait au grain d'où qu'elle serait. La famille discuta longtemps et il fut décidé de passer une annonce à l'anpe, une sorte de casting. Ma tante Rose resterait en attendant, elle en été toute excitée! La question du Sulky était donc réglée, et nous avions plutôt intérêt à respecter ses dernières volontés, sans quoi elle nous menaçait touts de venir nous chatouiller les pieds pendant notre sommeil et de tout faire pour nous rendre la vie insupportable! Sacré Philomène, elle savait manier sa barque!
Il était convenu de partager ses économies entre ses quatre enfants au centimes près et de laisser ses petits enfants prendre tout ce qui leur ferait plaisir d'emporter : une bouilloire, des vêtements de vieux et un radio réveil ; mais aussi sa collection de fées et de lutins. Autant dire que personne ne s'est disputer! Cependant, nous avons tous pris une fée en souvenir...Ce qui resterait serait donné à Emaüs le plus rapidement possible et, précisait elle, « ma chambre n'est pas un musée à votre guise d'en faire ce qu'il vous convient ». Mon père suggéra un bon coup de peinture et un petit cabinet de toilette pour le confort de nos retrouvailles prochaines au Sulky. En effet, nous avions instauré une réunion de famille deux fois par an au Sulky qui était devenu presque traditionnelle et que nous comptions bien perpétuer.